Valaria
Admin Qui a peur de la grande méchante Val?
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Sujet: Bienséance et damnation Mar 13 Oct - 19:45 |
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BIENSEANCE & DAMNATION
AVANT-PROPOS
- Spoiler:
Avant toute chose... Nous tenons à préciser que nous n'avons pas choisi le thème des démons de la chrétienté pour reproduire les positions de la Bible. Ce forum s'inspire très LIBREMENT d'éléments de cet ouvrage, et nous sommes conscients qu'il est sacré pour nombre de personnes, lesquelles ne seront pas refoulées si elles viennent ici. L'intention des admins n'a été que de s'inspirer du récit originel, l'important (pour nous) étant surtout de créer un univers sur la base de la culture chrétienne, de la même façon que nous aurions pu trouver les racines de cette histoire dans toute autre culture mono- ou polythéiste. Veuillez garder à l'esprit que hnous ne respectons pas dans ce contexte la trame exacte des événements de la Bible.
Merci de votre compréhension, et bonne lecture! ._.:*:._. Il fut un temps où le monde était l'objet d'un pacte. Il devait rester neutre, et aucune des deux puissances, le Bien comme le Mal, ne devait avoir l'avantage sur l'autre. Un monde où des myriades d'Hommes, créés conjointement par la main de ceux qu'on nomme Dieu et Diable, qui vivaient ensemble sur le même plan, étaient condamnés à vivre depuis que Dieu les avait punis d'avoir voulu accéder à la connaissance. Dieu, de ce fait, semblait vouloir maintenir les Hommes dans l'ignorance, qui les empêcherait à jamais de contester ses décisions, car l'ignorance est l'état des esclaves. Et pourtant, ce père de l'humanité parvint à se faire adorer d'elle, en lui envoyant des messagers, en choisissant des prophètes. Pour la première fois, un déséquilibre entre les deux puissances fut créé. Le Diable n'aima pas que le seigneur du Bien s'aliène pour lui seul l'humanité, et leur conflit éclata. Le Diable perdit ce combat, et s'enfuit des Cieux pour créer son propre royaume : les Enfers. Il emmena avec lui des anges qui furent considérés comme des rebelles, partisans de sa cause. Je fus le premier de ceux-là. Mon nom est Lucifer : j'ai mené mes frères à la lumière d'un flambeau, jusqu'au Trône de notre nouvel Empereur, renommé Satan, qui nous a garanti la liberté en contractant avec nous que si nous n'obtenions pas satisfaction de notre état, nous deviendrions des Hommes, ces Hommes qu'en tant qu'anges nous enviions parce qu'ils connaissent des sentiments qui nous sont refusées par notre nature-même d'êtres surnaturels. Nous n'avions pas à nous agenouiller devant lui, nous n'avions pas à être ses esclaves, car nous êtions descendus avec lui et pour lui. La société des Abîmes est née en même temps que celle des Sommets. La hiérarchie des anges fait échos à celle des démons, qui comptent un nombre limité de haut-dirigeants. Nous êtions alors trois : j'étais aux côtés de Lilith et de Samael, qui tous deux avaient été chassés de l'Eden où on leur avait interdit de s'aimer car Dieu avait marié Lilith à Adam contre sa volonté. Ensemble, avec notre Seigneur et Maître, nous avons convenu que, puisque Dieu avait rompu l'équilibre sacré, en se mêlant de la vie des Hommes et en la liant aussi étroitement à ses décisions, nous nous en mêlerions également pour rétablir l'ordre universel. Ainsi nous en vînment à nous déguiser en Hommes, pour évoluer parmi eux, et les persuader de se délier des codes et des voies dans lesquelles les enfermait Dieu pour que tous les corps de réunissent, métissent leurs corps et leurs esprits, et qu'ensemble, ils bâtissent Sodome. "Alors l'Éternel fit tomber sur Sodome une pluie de soufre et de feu; ce fut l'Éternel lui-même qui envoya du ciel ce fléau. Il détruisit ces villes et toute la plaine, et tous les habitants de ces villes. Abraham se leva de bon matin et se rendit à l'endroit où il s'était tenu en présence de l'Éternel. De là, il tourna ses regards du côté de Sodome et vers toute l'étendue de la plaine ; et il vit monter de la terre une fumée, semblable à la fumée d'une fournaise." Croyez-vous que nous aurions laissé cela sans suite? Bien sûr que non. Nous nous êtions trompés, nous nous sommes mis en sommeil, mais penser nous vaincre si facilement était nous sous-estimer au dernier degré. Sur ordre de notre Empereur, j'ai parcouru les terres du monde entier pour semer le grain d'une liberté nouvelle, maudite par ceux qui croient encore à la promesse qu'on leur a faite d'être sauvés de leurs maux dans l'après-vie. J'ai mis sur les lèvres des autres les mots qui devaient fonder la nouvelle Sodome : "Si Dieu nous aime, pourquoi sommes-nous damnés au sortir du ventre maternel, heure de notre innocence la plus pure? Pourquoi ne recueille-t-il pas l'âme de ceux qi ont souffert le martyr sur leur lit de mort simplement parce qu'ils n'ont pas reçu l'extrême onction? Pourquoi devrait-on, pour lui rendre grâce, se priver de tous les plaisirs du monde, et mener une vie de frustrations et de peines, s'il nous aime juste assez pour nous faire transiter par le Purgatoire, ou nous faire mourir trop jeunes de tant d'acétisme, alors qu'il nous interdit de prendre nous-même notre vie?" Nombreux sont ceux qui entendaient là les questions qu'ils n'osaient se poser à haute voix, et qui prirent dès lors notre parti. Les siècles ont joué de caprice, et la ferveur des partisans du Ciel ôta bien des fois la vie à nos disciples, comme nous avions tous failli disparaître lors de notre départ du Royaume d'En-Haut. Beaucoup, au Purgatoire, croient que ce châtiment s'est abattu sur eux parce qu'ils nous avaient écoutés, alors que nous ne voulions pas, en premier lieu, les jeter dans un piège de mort. Nous leur avons donc donné une compensation : devenir nos frères, à la condition très simple de traverser le Styx. Parmi ceux-là, il y eut un tyran : un puissant chef guerrier, et le plus grand de tous les maîtres d'armes que la Terre ait jamais connus. En se baignant dans le fleuve, il reçut le baptême de ses eaux, et devint Baal. Recevant le pouvoir de la Bête des mains de l'Empereur, il vit une armée gigantesque se prosterner devant lui. Avec Lilith et Samael, il prit le titre de Président des Enfers, tandis que je les dominais en tant que Prince. Plus tard, nous vîmes sortir des eaux de l'Oubli étrenel l'illustre Eurynome, le dévoreur de rêves, né des cauchemars de tous les morts du Purgatoire. Le don que l'Empereur lui fit fut de même qualité que pour Baal, et Eurynome au corps changeant, homme ou femme selon ses désirs, celui qui s'insinue dans tous les esprits, reçut le commandement d'innombrables légions, comme les autres Présidents, car il siègea à nos côtés. Nous êtions alors cinq, et Satan nous ordonna de nous mettre en quête de l'endroit qui accueillerait notre nouvelle cité. Chacun fit sa proposition, et au bout de toutes nos délibérations, nous choisîmes un berceau de glaces qui n'abritait personne encore. Satan m'en donna la couronne, et c'est ainsi que commence l'histoire de Roccianera.
CONTEXTE
- 1870 -
Peu après l'unification du territoire italien, qui met fin au Risorgimiento. C'est à cette époque que débute notre récit.
Roccianera est devenue une province à part entière, et bien que rattachée à l'administration globale du pays par Rome, elle a su garder une certaine indépendance, notamment parce que c'est une région initialement très pauvre qui n'intéressait personne. Mais depuis qu'un homme richissime s'y est installé, elle a pris des allures de minuscule principauté isolée du reste du monde. Pour autant, Roccianera n'est pas pauvre, loin de là, et opère une transformation lente mais certaine depuis plusieurs années.
Le petit village de bergers qui peuplait la combe à l'origine est devenu peu à peu une petite ville de ruelles pavées, de façades de commerces, de logemets à étages. La ville en elle-même reste populaire et rares sont les commerces et services luxueux, mais ils commencent à se développer. Roccianera prend son essort sur la base de capitaux longtemps espérés, si longtemps, qu'on ferme les yeux sur leur inexplicable provenance.
Cet argent c'est celui d'Adrano Tedeschi, fondateur du château Tedeschi, joyau architectural et botanique, qui s'est présenté aux locaux comme un investisseur ayant reçu l'aval de Rome, documents à l'appui. Accompagné dans son oeuvre de développement de l'endroit par ses quatre conseillers (qu'on ne connaît qu'à peine et qui restent extrêmement discrets), il a d'abord intrigué la population, auparavant farouche et de caractère assez xénophobe du fait de son autarcie. Petit à petit, elle a accepté son nouveau châtelain et ses ministres, n'y trouvant que du profit. Loin de vouloir prendre la direction du commerce intensif, Adrano a toujours paru mettre l'accent sur la culture. Les librairies se sont multipliées, et le château ouvre parfois ses portes pour des expositions. Roccianera est devenue un lieu de passage pour les curieux en voyage entre l'Italie, la France, la Suisse... Connue comme un petit ilôt prisé des intellectuels les plus libres d'esprit, elle attire la petite noblesse environnante qui aime s'y retrouver dans des salons de conversations diverses, et pour d'autres activités qui restent sous silence...
La ville prospèrait donc, mais le châtelain restait célibataire et convoité d'une indénombrable foire de jeunes femmes de tous lieux et de toutes conditions.
Il y a désormais quelques mois, il a pourtant déçu de nombreuses prétendantes, en prenant pour femme une jeune aristocrate du nom d'Alice de Nevers, née sous la double nationalité française et italienne. Mariage salué par une grande et longue fête à Roccianera qui a duré une semaine entière. Le châtelain avait toujours tout fait pour rester le plus proche du peuple possible, faisant couramment des descentes dans le centre ville sans prévenir, pour rencontrer les gens, recevoir leurs plaintes, leurs doléances et autres préoccupations. Cette habitude n'a pas cessé après les noces et le couple, considéré par les habitants comme le roi et la reine de cette petite province tranquille et bonne vivante, n'a jamais été critiqué par ses "sujets", la belle et aimable Alice ayant été très vite contaminée par la grande popularité de son époux.
Au château, on menait grand train de vie. Plusieurs nobles qui possédaient leurs propres demeures aux environs de Roccianera se sont installés en les murs du domaine Tedeschi, formant une sorte de cour, parmi lesquels on compte notamment les Bruneleschi, une famille dont le père était un grand bourgeois local à la fortune ancienne et conséquente, et la mère une aristocrate vénitienne. Bien que possédant un manoir à l'écart du château, les Bruneleschi ont souvent participé à des banquets privés à la table d'Adrano et Alice. Amelia Bruneleschi, veuve depuis quelques temps, était présente lorsque les illusions de nombreuses personnes furent réduites en miettes.
Nul ne sait ce qui s'est passé ce soir-là, où une soirée réunissant tout le gratin de Roccianera avait été organisée. Toujours est-il que tous les convives ne résidant pas au château sont rentrés chez eux le lendemain, à différents moments de la journée, l'air tout à fait normal de l'homme ou de la femme qui a passé une excellente soirée mondaine. Pourtant, on sent bien, dans l'entourage de ces personnes, qu'elles ont changé d'une certaine manière... D'une manière très étrange, comme si elles détenaient un secret qu'il faudrait absolument garder, et être certain de ne jamais éventer.
Des événements tout aussi étranges ont commencé à se produire à Roccianera, bourgade pourtant si tranquille autrefois : le comportement d'un voisin se retrouve légèrement modifié sans que l'on comprenne pourquoi, des animaux disparaissent, certains croient devenir fous parce qu'ils ne se souviennent pas de ce qu'ils ont fait la veille au soir, ou même seulement une heure plus tôt, d'autres disparaissent pendant un jour ou deux, et reviennent à leur logis, incapables de raconter ce qui leur est arrivé ni où ils étaient passés.
L'ambiance change imperceptiblement de jour en jour. Nombre de gens commencent à avoir peur de sortir de chez eux passée une certaine heure. Au creux des Alpes, où la météo peut si vite changer et où l'ombre des montagnes de l'Ouest peut si tôt nous engloutir, on peut se retrouver seul dans une rue isolée sans même avoir senti le vent tourner... Et pourtant aucune hausse de la criminalité n'a encore été remarquée.
Autre fait bizarre : lorsque le châtelain descend en ville, il n'a plus le même air jovial qu'avant, et on sent qu'il ne sourit que pour enjoindre la population à faire de même. Et pour cause : d'après ce que l'on sait, sa femme, qu'il paraissait tant chérir avec réciproque, a disparu.
Quelques uns avancent la possibilité de l'intervention d'une puissance mystérieuse, une puissance inconnue et malsaine...
Mais pour le moment, seule une minorité de la population a réellement peur, malgré que la religion catholique ait, comme partout en Italie, une très grande importance dans la vie de tout le monde. L'écrasante majorité ne croit pas aux histoires de fantômes et de sorcières. Bien que l'on ait parfois des soupçons sur la piété d'autrui, on n'ose rarement les exprimer, car à une époque où la science fait des progrès de jour en jour, il est plutôt mal vu de s'accrocher aux anciennes superstitions en dehors de la fiction, des livres aux récits fantastiques.
C'est donc dans l'ombre qu'Alice, qui s'est enfuie du château, s'efforce de mettre en place un mouvement de réaction et de résistance face à la toute puissance masquée d'un Adrano qui n'est autre que Lucifer, le Prince infernal, entouré de ses seconds.
Vous entrez dans le jeu avec cette conjoncture. Suivez le guide au fil des différents sujets qui vous renseigneront plus précisément sur les rôles que vous êtres libres de jouer, créez votre personnage de toute pièce, ou incarnez l'un des PVs à votre disposition.
Bienvenue dans les filets du Diable...
Nous vous souhaitons un agréable séjour dans un monde que VOUS contribuerez à créer.
[color:ca3f="Red"]FORUM INTERDIT AUX MINEURS
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